GUIDE : NORBERT GUÉLEN -
TEXTE : NORBERT GUÉLEN -
PHOTOS : ROLAND KESSELER -
Mercredi 24 mars 2021, 14 heures . 23 vosgiens(nes) sont rassemblés place Gabriel MAIRE à ANGEVILLERS (370m), maire de la commune de 1945 à 1977 ; mais avant d’être la place du village… c’était une mare qui servait d’abreuvoir au bétail et qui fut comblée vers 1914 pour des raisons de salubrité.
Une légende d’il y a IV ou V siècles raconte qu’un lièvre tomba dans la mare ; les ménagères ne voulurent pas gâcher ce bouillon de lièvre qui leur était offert et puisèrent toute l’eau, ce qui valut le sobriquet de « HOUESENBRITT » « HUESENBRÜM »… en d’autres termes BOUILLON DE LIÈVRE aux habitants de la commune.
A quelques encablures, à droite de la salle mortuaire se dresse depuis avril 2016 la croix « HAUT ». Jadis elle était sise dans l’épaisseur d’un mur de clôture, route de THIONVILLE, face à la cour du restaurant INTERNATIONAL. De la croix initiale, il ne reste que la table-autel à biseau, une partie du dé portant la signature de THÉODORE LELEYTER, le fût plus ou moins bancal et le chapiteau. THÉODORE LELEYTER (1684-1765) tailleur de pierres de NEUFCHEF imprima à ses croix la marque de son propre style et inspira de nombreux artistes ( huit croix répertoriées). Dans les années 1930, M. FRISER, boulanger à HAYANGE, visita la basilique Saint Pierre à ROME ainsi que la place avec sa colonnade réalisée sur des plans d’inspiration baroque par LE BERNIN (1598-1680)… et c’est là qu’on lui aurait dit que l’une des statues portait la signature de THÉODORE LELEYTER. Sculpteur au VATICAN ? Légende ou réalité ? A-t-il fait partie des ateliers continuateurs du maître LE BERNIN ?
La croix à Titulus avec un petit crucifix de bronze remployé date de 1826 ; la console rappelle la mémoire de la restauratrice Angélique SCHMITT veuve de Jean-Pierre HAUT.
Nous longeons ensuite le cimetière, empruntons le sentier pédestre LE ENTENBERG - butte des canards - et la rue HAUTE BISE…(anciennement Kaltnackich) dénommée ainsi car située en « haut » du village (382m) et donc plus sujette au vent. Autrefois appelé « colonie », c’est le premier des trois ensembles de logements des mineurs du village construit entre 1890 et 1900.
Nous traversons une vaste plaine et ce qui reste d’une sapinière ravagée par les scolytes. Différents chemins se greffent sur le nôtre et mènent à l’ouvrage de ROCHONVILLERS (A8) sur le ban d’ANGEVILLERS.
A l’orée de la forêt du grand LOH en direction de la casemate éponyme, veille au grain une casemate escargot (SCHNECKEN) mise au point en 1904 par le génie militaire impérial allemand ; elle a été installée en 1940 par l’occupant allemand.
Nous arrivons devant la casemate du grand LOT qui appartient à un propriétaire privé.
(LOT dû sans doute à une erreur de retranscription). Les plans datent de 1929 mais la contruction s’échelonna de 1930 à 1932. Elle avoisine deux autres ouvrages et est intégrée à la ligne principale de résistance entre l’ouvrage de ROCHONVILLERS (A8) au sud-ouest et celui de MOLVANGE (A9) au nord-est. Elle est équipée de deux cloches G.F.M. (guetteur, fusilier, mitrailleur), deux projecteurs mobiles, etc...(voir la revue les Vosges N°4/2014)
Notre randonnée se poursuit en direction d’ESCHERANGE. Après avoir traversé le ruisseau des 4 moulins, deux hautes maisons d’architecture militaire témoignent de la présence ici du génie militaire dans les années 1930, lors de la construction de la ligne MAGINOT.
Nous délaissons l’ancien GR5 sur notre droite et montons en direction du double abri-caverne du PETERSBERG coiffé d’une cloche J.M. (jumelage de mitrailleuses) et G.F.M.. Il peut accueillir une section d’infanterie. De 1955 à 1963, il a été transformé en station radio par les américains dans le cadre de l’O.T.A.N..
Chemin faisant nous rencontrons deux fortifications de campagne M.O.M. (Main d’Œuvre Militaire).
La ligne de crête qui oscille entre 409 et 420 mètres d’altitude nous permet d’entrevoir sur notre gauche la vallée de la Moselle et son chapelet de villages et sur notre droite les vestiges d’un casernement léger (cheminée, wc, lavabos, soubassements).
Le retour s’effectue en empruntant le trajet habituel = NOTRE DAME DU CHÊNE sur la gauche, CHATEBOURG, LA CROIX ST SAUVEUR (1811), LA CITÉ DES JARDINS, LA GESSEL (La ruelle).
A 17 heures 15, après onze km et par un bel après-midi ensoleillé, le groupe retrouve la place de la mairie.
LES SOURCES :
- 1931 – 1945 – ANGEVILLERS – NIESSEN - Fensch Vallée éditions.
- Les AMIS D’ADRIEN PRINTZ – N° 28 – octobre 2015
- La MURAILLE DE FRANCE – TRUTTMANN – Klopp éditeur